Startups SaaS : pourquoi il ne faut pas utiliser de microservices
Découvrez pourquoi les startups SaaS doivent éviter les microservices : complexité excessive, coûts opérationnels élevés et manque d'expertise technique.
Startups SaaS : pourquoi il ne faut pas utiliser de microservices
Découvrez pourquoi les startups SaaS doivent éviter les microservices : complexité excessive, coûts opérationnels élevés et manque d'expertise technique.
Les microservices sont souvent perçus comme un signe de modernité et de scalabilité. Beaucoup de startups SaaS se lancent dans le développement de cette architecture en voulant copier les modèles des grandes entreprises, mais sans évaluer les risques pour leur propre organisation. Même s’il est vrai qu'une architecture de microservices apporte de la flexibilité, elle n'est pas adaptée à toutes les organisations et peut finir par créer encore plus de complexité que de bénéfices. C’est d’autant plus vrai lorsqu’elle est utilisée dans les premières phases de développement d’une entreprise.
L'argument qu’on retrouve le plus souvent lorsqu’on parle de microservices est la flexibilité. Pourtant, pour une startup qui doit réagir vite, cette architecture crée souvent plus de rigidité que de souplesse. Découper une application en multiples services indépendants nécessite une coordination permanente. Chaque modification peut avoir un impact en cascade sur plusieurs microservices, ce qui ralentit considérablement la vélocité des équipes techniques. Pour une structure agile, cette complexité n'est pas seulement chronophage, mais peut même aller jusqu’à freiner directement l'innovation.
Contrairement à un monolithe où tout est centralisé, les microservices fragmentent la logique applicative. Lorsqu'un incident survient, identifier la source du problème devient un défi : est-ce dû à un service en particulier ? À une interconnexion défaillante ? À une incompatibilité entre versions ? Pour une petite équipe technique, ce type de diagnostic est laborieux et peut immobiliser l’ensemble du développement.
Historiquement, les microservices sont plutôt conçus pour répondre aux besoins des grandes entreprises avec des équipes dédiées à chaque composant. Pour une startup de 5 à 10 personnes, maintenir une telle architecture devient vite une charge disproportionnée. Il faut gérer la communication entre services, surveiller chaque instance, assurer la tolérance aux pannes et la montée en charge, sans parler des problématiques de latence réseau et de sécurité. Ces exigences dépassent souvent les capacités d'une startup en phase de lancement, qui devrait avant tout se concentrer sur la rapidité de développement et la validation de son marché.
Comme pour beaucoup d’autres solutions dans la tech, l’effet de mode joue malheureusement un grand rôle dans l’adoption des microservices. Beaucoup utilisent notamment cette architecture pour démontrer leur “maturité technologique” aux yeux des investisseurs. Cependant, la vraie question n’est pas tant de suivre la mode ou non, mais de se demander si notre organisation a réellement besoin d'une scalabilité horizontale dès le départ. En réalité, peu de startups SaaS rencontrent immédiatement un besoin de charge tellement critique qu'un monolithe ne pourrait pas absorber. Opter pour les microservices dès le début, sans justification claire, peut rapidement se transformer en un frein à l'exécution.
Un autre point à prendre en compte est le niveau d'expertise technique nécessaire à la mise en place et à la maintenance des microservices. Cette compétence est souvent sous-estimée au sein des petites équipes et amène un niveau de complexité mal maîtrisée pour des développeurs encore juniors. Mettre en œuvre une architecture distribuée sans une expertise confirmée expose à des risques importants : bugs critiques, cycles de livraison allongés et accumulation de dette technique.
Plutôt que de se lancer dans une architecture complexe dès le départ, il est plus judicieux de miser sur un code monolithique robuste et bien structuré, permettant aux développeurs de se concentrer sur l'essentiel : faire évoluer le produit rapidement et de manière fiable.
Pour la majorité des startups SaaS, les microservices sont tout sauf un levier de croissance. Ils amènent une complexité bien trop importante pour une entreprise en croissance, et bien trop compliquée à gérer pour des équipes à taille humaine. Plutôt que de céder aux tendances et d'adopter une architecture lourde, mieux vaut rester pragmatique : utiliser une architecture monolithique simple, facilement maintenable, et n’envisager une architecture distribuée que lorsque les contraintes de scalabilité deviennent réellement prégnantes.
S’inspirer des géants de la tech n’est pas forcément une mauvaise chose, mais il ne s'agit pas de les imiter à tout prix. Chaque décision doit être prise en prenant en compte les besoins spécifiques de chaque phase de croissance pour construire une architecture adaptée. Les microservices ne sont pas un passage obligé et peuvent facilement devenir un piège pour les jeunes entreprises en quête d'agilité.