Réduire le risque de dépendance à l’IA : urgence stratégique
L’IA accélère les startups, mais crée aussi des dépendances. Comment garder le contrôle sans freiner l’innovation ? Réflexions et pistes concrètes.
Réduire le risque de dépendance à l’IA : urgence stratégique
L’IA accélère les startups, mais crée aussi des dépendances. Comment garder le contrôle sans freiner l’innovation ? Réflexions et pistes concrètes.
L’IA générative a tout changé en quelques mois. Elle s’est invitée dans les usages quotidiens des équipes tech, produit, marketing ou support, et pour beaucoup, elle est déjà devenue incontournable.
Mais ce virage technologique, aussi prometteur soit-il, masque un risque croissant de dépendance. Un risque dont les dirigeants prennent rarement la mesure dans l’immédiateté de la recherche de gains de productivité.
Aujourd’hui, une majorité de startups :
Ces outils sont excellents, mais ils ne sont, pour la plupart, ni français, ni gratuits à long terme. Leur intégration profonde dans les process métiers crée une situation de dépendance silencieuse. Et comme pour le cloud, la facture peut exploser une fois qu’il est trop tard pour reculer.
Ce n’est pas la première fois que les startups s’enferment dans des dépendances stratégiques.
Et voilà qu’arrive l’intelligence artificielle.
Sauf qu’ici, on ne parle plus de support, mais d’assistanat direct des métiers. Les outils IA ne sont pas un levier extérieur : ils deviennent le bras droit opérationnel de l’équipe. Plus puissants, mais aussi plus envahissants.
Et plus on s’y habitue, plus le risque de ne plus savoir fonctionner sans, grandit. Dans quelques mois ou années, certaines entreprises se retrouveront dans une situation où :
Et là, il sera trop tard pour arbitrer sereinement.
À court terme, l’IA permet d’aller plus vite. À long terme, elle peut fragiliser durablement votre organisation. Voici pourquoi :
La quasi-totalité des modèles utilisés (OpenAI, Anthropic, Google, Meta…) sont américains. La France et l’Europe restent en retrait, malgré les efforts d’acteurs comme Mistral ou Hugging Face.
→ En cas de changement réglementaire, juridique ou géopolitique, vos process peuvent être impactés sans préavis.
Aujourd’hui, l’IA est (relativement) abordable. Mais plus vous structurez vos process autour de ces outils, plus le coût de remplacement devient prohibitif. Or les prix montent : en 2023, OpenAI a augmenté de +300% ses prix sur certains modèles API entre janvier et novembre.
→ Une fois dépendant, vous paierez ce qu’on vous demande. Sans marge de manœuvre.
Les devs qui s’appuient sur Copilot écrivent plus vite… mais comprennent parfois moins ce qu’ils produisent. Idem pour les PM, sales ou support qui délèguent l’écriture à des IA. On produit, mais on apprend moins.
→ Moins d’expertise, plus de passivité. À terme, l’organisation devient fragile sans ses outils IA.
Et le risque est d'autant plus grand pour les génération futures et les développeurs juniors qui démarrent leur apprentissage en étant dépendant de l'IA.
Quand des décisions stratégiques ou des productions deviennent des boîtes noires (générées par IA, non documentées, non relues), le pilotage se brouille. Personne ne sait plus vraiment comment les choses sont faites. Et c'est tout le delivery qui en paye les conséquences.
Soyons clairs : le but n’est pas de renoncer à l’IA. Ce serait une erreur stratégique.
Le but est de l’intégrer avec lucidité, sans naïveté.
→ À lire aussi : L’IA washing : promesse creuse ou opportunité déguisée ?
Ce n’est pas l’IA en soi qui est un danger. C’est la dépendance passive, non pilotée qui en est un.
Comme pour le cloud, le no-code ou le recours à des prestataires externes, la question n’est pas “faut-il y aller ?”, mais “comment garder le contrôle ?”
En maîtrisant vos dépendances :
Les entreprises “IA-résilientes” ne seront pas les plus lentes, mais les plus libres.
L’IA est un levier formidable. Mais comme tout levier, il peut se retourner contre vous si vous n’en maîtrisez pas le fonctionnement et la gestion.
Aujourd’hui, de nombreuses startups foncent, sans conscience du verrouillage progressif qui se met en place autour de leurs outils IA. Étant au commencement de la révolution IA, c’est le bon moment pour prendre du recul, auditer vos usages, et définir des principes de gouvernance.
Ne ralentissez pas, mais pilotez plus finement vos intégrations IA !