Pourquoi 95% des agents IA échouent en production ?
Éviter les erreurs classiques, développer un agent IA avec un vrai impact business et identifier les prochains défis de gouvernance liés à l'IA.
04.11.2025
Éviter les erreurs classiques, développer un agent IA avec un vrai impact business et identifier les prochains défis de gouvernance liés à l'IA.
04.11.2025

Les agents IA ont envahi les roadmaps produit.
Chaque semaine, de nouvelles startups annoncent des intégrations “intelligentes” : copilotes, assistants augmentés, workflows automatisés par IA.
Mais sur le terrain, moins de 5% de ces agents tiennent vraiment la route en production.
Pas parce que la technologie ne suit pas, mais parce que très peu créent un impact business tangible.
Et surtout parce que l’approche est mal posée dès le départ.
Depuis un an, toute la narration autour de l’IA tourne autour d’une idée simple :
“Si on écrit le bon prompt, l’IA donnera la bonne réponse.”
C’est séduisant et dans des démos isolées, c’est même parfois vrai.
On passe des heures à raffiner des formulations, tester des tournures, ajouter des instructions comme des incantations…
Et on fini par obtenir une réponse bluffante, bien formulée.
Mais sur le terrain, dans les équipes tech et produit, une jolie réponse ne suffit pas.
En réalité :
l’agent comprend-il vraiment le contexte dans lequel il agit ?
Même les IA savent aujourd’hui générer des prompts optimisés à partir de votre demande : le prompt devient une commodité.
Ce n’est pas là que se situe la complexité.
Un agent IA n’est pas une simple interface textuelle.
C’est un collaborateur au service de votre business, à qui l’on confie des tâches : répondre à un client, préparer une synthèse financière, trier des candidatures, extraire des insights.
Mais pour qu’il agisse de manière pertinente, il doit comprendre le contexte métier précis dans lequel il intervient :
C’est exactement comme pour un collaborateur humain : on ne lui donne pas juste un brief (“prompt”), on l’onboarde, on l’équipe, on le forme.
👉 Le contexte, c’est ce que permet à l’agent IA de comprendre pourquoi il fait ce qu’il fait, pas juste ce qu’il doit faire.
Sauf que dans la réalité, ce contexte est bien souvent :
On demande donc à un agent IA de produire de la valeur avec zéro signal fiable, tout en le bridant avec un prompt de 10 lignes.
Or un agent IA privé de contexte, c’est un employé à qui on donne une mission… sans accès aux outils, à la documentation ou à l’historique.
Il improvise, hallucine, génère des réponses qui semblent correctes, mais qui ne le sont pas.
Et c’est souvent à ce moment-là que les entreprises abandonnent le projet IA, en concluant : “Ça ne marche pas.”
Mais la réalité est plus simple : elles n’ont pas donné à l’agent IA les conditions de travail nécessaires.
C’est là que tout bascule.
Si ce le facteur limitant n’est plus le prompt, mais le contexte, alors la qualité et la maîtrise de la donnée accessible à l’agent IA deviennent stratégiques.
Et là, on touche un point que très peu de startups anticipent :
Mettre un agent IA en production, ce n’est pas un défi technique. C’est un défi d’organisation, de gouvernance et de sécurité.
Jusqu’ici, la gestion des données en entreprise était centrée sur deux choses :
Avec un agent IA, on introduit un acteur nouveau :
Un logiciel qui lit, interprète, synthétise et agit à partir d’un mélange de données structurées ET non structurées.
Et surtout : un agent IA n’a pas d’intuition sur ce qu’il a le droit ou non de faire. Il ne fera pas la différence entre un doc de travail périmé et une politique RH officielle.
Il utilise ce qu’on lui donne. Sans filtre.
👉 Il a besoin d'accéder aux politiques RH, mais pas aux fiches de paie de ses collègues.
Sans cloisonnement, il risquerait de divulguer des infos critiques.
👉 Il doit avoir accès aux résultats financiers consolidés, aux prévisions, aux KPIs.
Mais il ne doit jamais diffuser les chiffres confidentiels aux équipes commerciales ou produit, encore moins aux agents connectés à l’extérieur.
👉 Il croise données CRM, tickets de support, échanges internes.
Mais il ne doit pas exposer des éléments sensibles discutés en comité de direction, même si ça “semble utile pour le pitch”.
Pour que les agents IA deviennent des outils fiables, il va falloir repenser en profondeur la manière dont les données sont stockées, gouvernées, rendues accessibles.
Chaque agent IA devra être limité à un périmètre métier clair.
Il faudra penser les accès comme pour des rôles humains :
C’est une logique de Zonage Contextuel : à chaque fonction son environnement de données.
Les documents internes, wikis, mails, tickets, notes, messages Slack…
Tout cela devient source d’information potentielle pour une IA, donc un actif sensible.
Il faudra :
Ce ne sera plus une option.
À terme, la gouvernance IA sera aussi structurante que la gouvernance financière ou la sécurité informatique.
Elle impliquera :
Un agent IA ne devient pas efficace grâce à un prompt bien ficelé.
Il devient pertinent quand on le plonge dans un environnement riche, structuré, gouverné, comme un vrai employé.
Et c’est là que se jouera la différence entre :
La prochaine vague d’industrialisation de l’IA viendra des organisations capables de :
Le défi des prochaines années ne sera organisationnel.
Il faudra gouverner la donnée comme on gouverne les finances ou la sécurité.
Sans cela, l’agent IA restera une belle promesse… mais un mauvais collaborateur.
Contenu mis à jour le :
04.11.2025
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